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 SALES HISTOIRES

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selma
selma

LOCALISATION : SIX PIEDS SOUS TERRE

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MessageSujet: SALES HISTOIRES   SALES HISTOIRES EmptyVen 29 Aoû - 13:29





selma

vingt et un ans




ton nom comme un baiser souffert
comme une salive industrielle
placenta de mes rêves
où la mort
se bouscule


(un)

Selma longe les murs, (longe la vie). Elle est née ici, au milieu de nul part d'un père français et d'une mère maghrébine et tout le monde s'en fou. Selma mâche du chewing gum pendant qu'elle swing l'homme et lui aussi s'en fou. Elle n'attend rien, car ne rien attendre c'est vivre tout de suite GRIS est son écosystème. Elle est GRIS. Elle aussi a pris du mauvais temps, une flaque d'eau s'est mise à durcir dans son regard de petite fille. Capitaine du squatt, vie sous vide.

(deux)

Selma comme une balafre grise. Son bout de matelas, son bout de pain qu'elle partage et cet éternel recommencement. L'enfer se vit. Le squatt n'a qu'un leader : elle est là depuis le début, Selma. Elle connaît ce monde souterrain, mieux que quiconque. Elle s'imagine souvent, capitaine du navire, hissez les voiles matelots, de vagues de souffrance en vanités stériles, nous passerons la tempête, toujours. De petits avatars qui vivent dans l'obscurité, attendant un événement pour vivre ou mourir, six pieds sous terre. Quand le noir est complet ils se regardent, en chiens de faïence, ils ne se voient pas et pleurent en silence. Il fait froid ici, tout le monde attend que l'hiver nous marche doucement dans les cheveux pour démêler nos violences fortuites et insistantes. Mais il n'y pas de la place pour tout le monde. Nous parions cher sur l'exclamation suivante qui ne viendra peut-être jamais mais l'exclamation suivante est un espoir lancinant, l'un de ceux dont on ne peut se résoudre à penser. Peut-être qu'un jour, l'incroyable glissera sur nos amertumes et nos vies entassées ici bas, en enfer.  Hurler pour tout, trembler pour rien. Selma n'est pas méchante mais elle préférerait les voir rentrer chez leurs parents. Leurs dire que c'est moche le bitume, l'espoir qu'on promène et les prières sans dieu. Il ne faut pas rester. Ici il fait gris. Même le cœur est GRIS. Et un jour, inévitablement, il ne reste que la peau d'un cri vide sur le matelas pourri.

(trois)

Les rues tanguent, fatiguées d'une fatigue qui jette une ombre à chaque pierre, au moindre renfoncement. Tout est absence. Ces rues n'ont ni sens ni lumière ni obscurité ni plénitude. Les rues de GRIS sont pleines d'infinités. Des infinités prise dans un étau bien plus grand. Des infinités d'immobiles qui se ne comprennent pas. Nous sommes sans route. Nous ne bougeons pas. Le monde se découpe en pestilences à venir, en pestilences venues, en pestilences vaincues. C'est un cercle. Nauséabond. Ici, Selma est invisible, en sécurité. Un jour la lumière viendra éclairer cette vie misérable. L'important se cache derrière les portes qu'elle n'a pas encore franchi. Elle n’a jamais été aussi loin de tout, autant détaché des détails qui fondent l’existence. Selma n’a jamais été aussi triste et pourtant, il y a dans ses yeux cette lueur qui change le court des choses.

posture d'humain, de pixels odieux
passé révolutionnaire
style et signature
être et ne plus être, il n'en est plus question


DEVIL CHILD ☆ 21 ☾ LOREENA I love you ☄️ KATE


Code:
kate bogucharskaia / DEVIL CHILD


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